While in Paris

Acrylic paint on canvas
180x200cm
Ce autoportrait capture une vue de mon balcon parisien, où les couchers de soleil
sont toujours à couper le souffle. Le ciel passe de teintes plus sombres d’un côté à
des tons plus lumineux de l'autre. La scène se déroule après une belle journée
ensoleillée à Paris, quand les gens se rassemblent pour admirer le coucher de soleil
et profiter des couleurs. Au milieu de ce moment paisible, un appel de chez moi
brise l'illusion : un autre cher ami a perdu la vie de manière violente dans la guerre.
Le contraste entre le coucher de soleil paisible et la nouvelle choquante et
perturbante. Cette peinture explore la tension entre le mental et le physique, et contraste les réalités humaines vues à travers les yeux d'un artiste vivant dans un pays étranger, tandis que sa patrie est en guerre. Elle reflète comment deux endroits, pas si éloignés en distance, peuvent sembler être des mondes complètement différents. Le sentiment d'être pris entre ces deux espaces, ne se sentant pleinement appartenir à aucun des deux.
Cette peinture comporte peu de références et est aussi un hommage aux amis
perdus dans la guerre avec la Russie depuis 2025. L'une d'elles, Nastya, a été tuée
lorsqu'un missile a frappé son immeuble la nuit. Elle a été l’un des premiers corps
retrouvés sous les décombres, assassinée dans son sommeil, chez elle. Nastya était
toujours positive et pleine de vie, et nous avons passé d'innombrables moments à
rire ensemble. Après sa mort, nous avons mis en place une collecte de fonds pour
sa famille en deuil. En faisant cela, j'ai retrouvé une vieille vidéo de nous à
l’université, assis au soleil avec une guitare, chantant “Bohemian Rhapsody” de
Queen. Nous avons ri pendant la partie où Freddie Mercury chante : “I don’t want to
die. If I don’t come back again this time tomorrow, let it go, let it go”—les adieux d’un homme mourant. Avec le recul, ce moment semble étrangement prophétique.
Maintenant, chaque fois que j'entends cette chanson, elle me rappelle Nastya, à quel point elle était vivante, et comment sa vie a été enlevée si violemment. Le côté
gauche du coucher de soleil dans la peinture fait écho à ce souvenir, avec des
couleurs faisant référence à la couverture de l'album “Bohemian Rhapsody”.